Alexandre Magenc
(1822-1894)
à Magenc (Plaisance-du Gers)
Artiste peintre né et mort à Plaisance-du-Gers, fils de Gabriel Magenc (1788-1839) ancien maire de la ville et de Anne Caroline de la Noüe, fille du comte Joseph François Louis Marthe de la Noüe (les La Noüe appartenaient à la vieille noblesse française).
Alexandre, Hippolyte, Joseph Magenc est né dans la belle chartreuse familiale rue Armagnac le 2 février 1822. Il n'a que 17 ans au décès de son père. Alors seul homme de la famille, il monte à Paris pour parfaire sa formation artistique puis revient s'installer à Plaisance, dans sa maison natale, où il établit son atelier de travail en 1853. Une grande baie, aujourd'hui murée et située au nord de la bâtisse, témoigne encore de son emplacement.
L'artiste a à son actif des portraits de personnalités locales, des natures mortes, des scènes de la vie quotidienne et des paysages de la région.
La maison natale d'A. Magenc par C. Heywood (1971)
La Résurrection du Christ
Mais son oeuvre majeure, peinte à l'âge de 29 ans, reste la "Résurrection du Christ " d'après Van Loo* offerte à la paroisse de Plaisance en vue de la construction de la nouvelle église.
De dimensions imposantes (3,20 m x 2 m), ce tableau témoigne de la foi de l'artiste et de son attachement à sa ville natale. Il sera d'ailleurs membre du conseil municipal sous le Second-Empire.
Ce tableau, récemment restauré, inscrit au titre des monuments historiques, orne le bas-côté occidental de l'église Notre-Dame de Plaisance (son retour à Plaisance en 2019 en vidéo).
*Remerciements à M. Louis Deltour pour les renseignements apportés concernant ce tableau.
Ci-contre, la "Résurrection du Christ" datée de 1851 : un ange ouvre le tombeau, libérant le Christ, rayonnant et triomphant, qui s'élève au dessus des soldats romains endormis. Copie inversée de la Résurrection de Carle Van Loo (1734).
Une autre tableau : "Nature morte au geai ", lui aussi protégé, est conservé par la commune.
Ci-contre, nous trouvons un buste en terre cuite de belle facture représentant l'artiste réalisé par son ami et sculpteur Emile Victor Blavier en 1872.
Alexandre Magenc est alors âgé de 50 ans. Il habite seul avec ses domestiques : Anne Brandan, veuve Castagnères, cuisinière, son fils Joseph Castagnères et Joseph Faudouas.
Convictions politiques
Alfred Sansot par Magenc
Alexandre Magenc faisait partie de la bourgeoisie libérale de Plaisance. Il fit partie de la commission municipale républicaine nommée par le préfet à la chute de Napoléon III.
Il a réalisé un beau portrait de son ami Alfred Sansot (1851-1911) ingénieur, écrivain et homme politique républicain né à Aignan. Alors que les parents de ce dernier étaient Bonapartistes sous le second Empire, Alfred Sansot s'opposa aux Granier de Cassagnac sur l'arrondissement de Mirande et sur le canton d'Aignan sous la Troisième République.
Selon la tradition orale, les grands mécènes de l'église de Plaisance auraient été représentés sur le chapiteau sculpté du pilier des patriarches vers 1892. Il n'est pas impossible que le visage ci-contre soit celui d'Alexandre Magenc, âgé.
Célibataire et sans descendance, il décède à l'âge de 72 ans, dans un grand dénuement, laissant derrière lui une oeuvre évaluée à au moins une quarantaine de tableaux.
Ci-contre, son acte de décès daté du 5 février 1894. Le peintre est décédé le 4 février 1894 dans la demeure familiale. Témoins: Mathieu Lalanne et Théophile St Pierre.
Maire: Frédéric Maur.
La chartreuse Magenc/Saint-Pé
Construite au XVIIIème siècle, "à la campagne", dans le vieux quartier des Péjous par son grand-père, le notaire royal Gratian St-Pé, la chartreuse se voulait être un havre de paix à quelques encablures de la bastide.
Habitée successivement par 3 générations de Magenc, elle fut achetée par le minotier Léonce Rosapelly à la mort du peintre. Sans descendance, celui-ci la céda à ses domestiques.
Ci dessus, la chartreuse sur le plan de l'an XI (1803)
En 1960, c'est le maire et conseiller général de Plaisance Jean-Louis Quéreillahc (1921-2018) qui en devient propriétaire.