Le pont de Plaisance du Gers
Le pont sur l'Arros à Plaisance vers 1840
Initialement construit en bois et maintes fois endommagé par les inondations, il ne sera bâti en "dur" qu'au milieu du XIXème siècle. Sur cette lithographie représentant l'entrée monumentale de la ville sous la Monarchie de Juillet, on remarque le poste de péage* au bout du pont à droite qui permettait d'alimenter un fonds municipal destiné à l'entretien de l'ouvrage alors encore en bois.
*Pour l'année 1827, sous la Restauration, les prix fixés par ordonnance du Roi Charles X (1824-1830) s'établissaient comme suit :
*A titre de comparaison, un stère de bois à brûler coûtait 10 francs en 1827 contre 60 € en 2017, un litre de vin coûtait 25 c. Cela permet d'évaluer le centime de l'époque à environ 6 centimes d'euros 2017.
Charles X (1757-1836)
Etaient exemptés de péage les fonctionnaires civils et militaires marchant pour leur service, la gendarmerie royale, les militaires passant en corps ou munis d'une feuille de route ou d'un ordre, les porteurs de dépêches publiques, les piétons de la sous-préfecture quand ils étaient porteurs de la correspondance, les bestiaux de la commune, les voitures chargées de récoltes et d'engrais et les habitants de la commune pour la culture de leurs propriétés.
Les années 1846 et 1847 voient l'édification du pont de pierre que nous connaissons encore aujourd'hui. La crainte de voir l'édifice emporté par les crues ravageuses s'éloigne maintenant définitivement...
C'est un pont de facture classique, maçonné, à voûtes en arc de cercle, à deux piles et de portée principale égale à 18 mètres.
Le nouveau pont devient vite un lieu d'attraction et fait la fierté des habitants. De nombreuses photos de particuliers de la première moitié du XXème siècle témoignent du fait que l'on aime s'y promener et y prendre la pose. Il constitue, avec la promenade du tertre édifiée quelques années plus tôt, la destination privilégiée des dimanches après-midi plaisantins.
Ci-dessus : on s'amuse sur le pont à la fin des années 1940
A droite, une photo prise en aval du pont à la même époque
Ci-dessus : le pont de Plaisance vers 1910
Une imposante digue (tertre) avait été édifiée en 1831 en aval du pont de bois pour protéger des crues la nouvelle place du foirail (place des arènes aujourd'hui). Elle est construite en terrasse, large et arborée. On parle alors de l'allée "du tertre", "des bords de l'Arros" ou plus tard de l'allée "des bains". Le tertre est encore utile aujourd'hui et permet toujours de canaliser la rivière lors des crues.
André Saramon (1912-1998), né à Plaisance était instituteur et professeur de dessin à l'école et au cours complémentaire Pasteur, il a réalisé de nombreux croquis et tableaux de la bastide. On lui doit, outre ses diverses représentations du pont de pierre, de nombreuses peintures représentant la vie quotidienne et les évènements marquants de la bastide .
Ci-dessous, un court poème d'André Saramon rendant hommage à son village natal :
"Plaisance, un joli nom pour un village
L'Arros est sa parure et sa félicité
Aux miroirs de ses eaux se reflète un paysage
Ici le pont, là les remparts de la cité
Ses maisons riveraines aux jardins en terrasse
Au second plan le bourg et ses toits qui s'entassent..."
Ci-dessus, une aquarelle du peintre Paul Lacave-Laplagne (1817-1888) peinte en 1858 sur laquelle figure le pont de pierre.