L'Auberge Bonnet à Lasserrade/Plaisance

 L'auberge Bonnet, située au fond de l'ancienne "Allée des Ormeaux" (vu de Plaisance) ou "au bas de la côte" (vu de Lasserrade) était en réalité sur la commune de Lasserrade, dans la plaine, au quartier "Pelh de Lin" (Poil de Lin).

 

Voir le plan de situation ci-dessous :

Auberge Bonnet Lasserrade Plaisance du Gers

L'établissement doit très probablement sa situation à l'ouverture de la grande route de plaine d'Aire à Maubourguet (1777-1782) qui passe par Riscle,  Tasque, Lasserrade et qui bifurque à angle droit vers Plaisance puis se prolonge jusqu'à Maubourguet via Ladevèze.

Cette route est antérieure à celle tracée presque cent ans plus tard et passant par la plaine de l'Adour au bas de Castelnau.

Maison auberge à Bonnet Plaisance du Gers Lassérade Lasserrade

                               L'ancienne auberge Bonnet

La présence de l'auberge est attestée dès la période révolutionnaire et l'auberge de Sieur Dupech (Dupleix) apparaît sur le plan de l'an XI (1803) ci-dessous.

Auberge Bonnet Dupech Plaisance du Gers Lasserrade

  On comprend donc aisément que l'emplacement est stratégique d'autant plus qu'une deuxième route d'importance, la grande route de Tarbes sera construite quelques années plus tard de Lasserrade vers  Marciac. Au milieu du XIXe siècle, ce sont même deux auberges qui étaient présentes, l'une à côté de l'autre ! 

Auberge lieu dit Bonnet Plaisance du Gers Lassérade

Jean Bonnet (1803-1875), né à Belloc, employé comme  domestique au départ reprend l'auberge au décès de Marie Dupleix aubergiste. Il épouse Augustine Duffau (1817-1866) en 1838. 

L'établissement était en fait un relais à chevaux qui permettait de faire reposer les bêtes et d'offrir le gîte aux voyageurs et autres marchands sur la route de la Bigorre et des Pyrénées.

 L'auberge voisine était celle de Bernard Vincent et Eugénie Gaugir son épouse.  Elle était situé sur la route de Marciac.

Au décès de M. Vincent, c'est son gendre Alphonse Lafourcade qui reprendra l'auberge jusqu'en 1886 date à laquelle elle sera démolie.


Les chambres pour les voyageurs étaient situées à l'étage. On note au passage l'extension à droite du corps principal de la bâtisse avec la porte cintrée et trois chambres au dessus dont deux en face avant.

Au rez de chaussée, se trouvait les pièces à vivre ainsi que les écuries en "L" comportant deux accès (voir ci-dessous).

Auberge Bonnet Lasserrade Plaisance du Gers
Auberge Bonnet Lasserrade Plaisance du Gers

L'auberge Bonnet en 1936

Au décès de Jean Bonnet, c'est son fils Jean-Baptiste dit Gabriel (1846-1909) et son épouse Joséphine Lacaze (1851-1933) née à Préchac  qui prennent la suite et l'auberge compte alors, outre les membres de la famille Bonnet, un domestique, un garçon d'écurie et une servante fille de service. Nous sommes en 1875, c'est une époque faste pour l'établissement.


Dans les années qui suivent,  la fréquentation de la route de Plaisance diminue au profit  de la nouvelle route de la vallée de l'Adour (Riscle-Castelnau-Maubourguet), parallèle à la voie de Chemin de Fer . Comme pour tous les relais de l'époque, la concurrence du rail se fait sentir. L'activité se maintiendra malgré tout jusqu'aux années 1900 puis diminuera progressivement jusqu'à la 1ère guerre mondiale.

 

L'auberge de part son emplacement et sa longévité (tout le XIXème siècle !)  a donné son nom à l'ancienne Allée des Ormeaux, aujourd'hui dite "Allée de Bonnet" (voir ci-contre), au nouveau giratoire lui aussi dit "de Bonnet" et à l'ensemble de ce quartier de Lasserrade : lieu dit "à Bonnet".

Allée de Bonnet Plaisance du Gers Lassérade Lasserrade
Les Allées Bonnet Plaisance du Gers

Les allées Bonnet vues du pont de pierre à Plaisance

Aujourd'hui, c'est l'arrière petit fils de Gabriel Bonnet, Paul qui est propriétaire de la maison familiale. Il a, en ce début du XXIème siècle, de nombreux projets pour faire revivre ce lieu chargé d'histoire.