Le Chemin de Fer
en Rivière-Basse
PN n°68 Laloncagne (Castelnau)
La voie ferrée qui traverse la Rivière-Basse dans le sens Nord/Sud sur 24 km a joué un rôle majeur d'un point de vue économique et touristique. C'est la Compagnie des Chemins de Fer du Midi des frères Péreire qui, à l'époque, a la concession d'exploitation de la ligne et ce jusqu'à la création de la SNCF en 1938.
Initiée en 1857 sous Napoléon III pour relier le réseau aquitain à la ville d'eau de Bagnères de Bigorre, la ligne Morcenx-Bagnères est achevée le 15 août 1862. C'est un ingénieur des Ponts et Chaussées, le polytechnicien Alexandre Surell qui est à l'époque directeur d'exploitation de la Compagnie à Bordeaux.
A. C. Surrel (1813-1887)
Le tronçon Riscle-Tarbes est lui ouvert le 24 septembre 1859 et traverse respectivement Cahuzac, Goux, Castelnau, Hères, Hagedet, Caussade, Villefranque, Sombrun et Maubourguet. La ligne desservait 3 gares et une halte :
Ci-dessous la ligne Morcenx-Tarbes qui s'embranche sur la ligne de Bordeaux à Bayonne
Les premières locomotives étaient bien entendu à vapeur et furent par la suite progressivement remplacées par des autorails (motorisation diesel) appelés abusivement "Michelines" du nom des autorails produits par la société française Michelin.
Ci-dessous : 2 modèles de locomotives à vapeur utilisées sur les lignes de la Compagnie du Midi au XIXème siècle :
La locomotive à vapeur circulant sous le Second Empire pour les voyageurs ...
...et la locomotive à vapeur pour les marchandises, moins rapide mais plus puissante.
Les gares et stations étaient d'architecture standard sur l'ensemble de la ligne. En Rivière-Basse, la gare de Maubourguet était la plus grande : le bâtiment voyageur comprenait 3 travées. A Castelnau : 2 travées avec halle à marchandises accolée et à Caussade-Rivière, 2 travées uniques. Toutes possédaient une marquise côté voies et des acrotères (ou balustrades) en toiture.
Gare de Maubourguet
Gare de Castelnau
Gare de Caussade*
*la gare présentée n'est pas celle de Caussade-Rivière mais de même architecture.
Nota : Il était prévu un embranchement entre les gares de Castelnau et Miélan situé sur ligne de Bon-Encontre à Vic en Bigorre. Le pont de fer était déjà réalisé sur l'Adour à Préchac. Cette portion de 37 km devait traverser Préchac, Plaisance, Saint-Aunix, Beaumarchès puis remonter la vallée du Bouès par Tourdun, Marciac, Monlezun puis Tillac jusqu'à Miélan. Plaisance et Marciac étaient prévues comme stations principales.
Les lignes Morcenx-Bagnères et Bon Encontre-Vic en Bigorre ont en effet été lancées simultanément mais la seconde ne fut complètement achevée qu'en 1869 soit 10 ans après l'ouverture du tronçon Riscle-Tarbes. La réalisation des nombreux ouvrages d'art entre Auch et Rabastens de Bigorre engendra du retard et des surcoûts. Finalement, malgré l'insistance de Paul de Cassagnac* alors conseiller général de Plaisance et député de la circonscription, le tronçon prévu pour passer par la vallée du Bouès ne fut jamais réalisé...
* Paul, Prosper de Cassagnac était le fils de Bernard Adolphe Granier de Cassagnac maire de Plaisance du Gers et propriétaire des minoteries. Les De Cassagnac étaient propriétaires du Château du Couloumé à Couloumé-Mondébat.
Paul Prosper de Cassagnac (1843-1904)
Le pont de fer sur l'Adour qui séparait Préchac sur Adour et Castelnau Rivière-Basse
Ci-dessous, la gare de Miélan dans la plaine du Bouès avec en rouge ce qu'aurait pu être la bifurcation vers la Rivière-Basse en longeant le Bouès jusqu'à Marciac puis Plaisance et Castelnau.
La section d'Auch à Vic en Bigorre sera définitivement fermée en 1959 puis déferrée entièrement. Les nombreux ouvrages d'art seront progressivement détruits...
Concernant la ligne passant par la Rivière-Basse, bien que la gare de Castelnau fût implantée sur la dite commune, le village n'en profitera que partiellement. En effet, le centre bourg est à 2,4 km de la gare et situé 100 m plus haut ce qui implique une "côte" difficile et fatigante. Au contraire, Préchac qui est à la même altitude et à moins de 2 km bénéficiera de sa situation mais aussi de l'explosion du transit de marchandises (farines, vins, eaux de vie...) en provenance de Plaisance et de la plaine de l'Arros.
Deux années avant la création de la ligne à Castelnau, alors que l'emplacement de la gare et des stations n'était pas encore connu, lire ici une délibération du conseil municipal de Castelnau Rivière-Basse en 1857 concernant la création d'un embranchement de 674 m reliant le bourg au quartier Laloncagne dans la plaine.
La section de Morcenx à Tarbes ne sera jamais électrifiée et le trafic voyageur en Rivière-Basse cessera en 1970.